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L'Oustal

Présentation :

Né de la volonté de l’Amicalisme Aveyronnais, cet immeuble est destiné à rassembler en un lieu commun les espaces nécessaires aux activités des 300.000 Aveyronnais de Paris et tous les Aveyronnais d’Ici et d’Ailleurs. C’est un lien supplémentaire entre tout le mouvement amicaliste aveyronnais de par le monde, Paris et le département.
Construit à l’Initiative de la FNAA, il a été financé uniquement par l’épargne des Aveyronnais d’Aveyron et d’Ailleurs sans argent public.

La première pierre de l’Oustal a été posée le 23 décembre 1993, en présence de M. Jacques Chirac, maire de Paris, Jean Puech, ministre de l (...) Lire la suite >

Marché des Pays de l'Aveyron

Le département de l’Aveyron est riche d’un grand nombre d’entreprises familiales, artisanales ou industrielles concevant et fabriquant des produits de haute qualité. Le Marché des Pays de l’Aveyron se veut être une vitrine de la technicité de ces artisans et producteurs du département. Au cours de cette manifestation, ils viennent faire partager au public leurs passions, traditions et savoir-faire.

A l'initiative de  Fédération Nationale des Amicales Aveyronnaises,   l’association des Producteurs de Pays et la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron,  le Marché des Pays de l’Aveyron se ve (...) Lire la suite >

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Actualité | 30-04-2024

La Cabrette (ou musette), Instrument de notre patrimoine vivant, est inscrite à l'inventaire du Patrimoine Culturel Immatériel de la France depuis Juillet 2018.

Quelques modifications ont été apportées sur cet article par la Ligue Auvergnate et du Massif Central, le 6 mai 2024. 

 

La Cabrette (ou musette), Instrument de notre patrimoine vivant, est inscrite à l'inventaire du Patrimoine Culturel Immatériel de la France depuis Juillet 2018.

 

Comment la reconnaître ? 

La cabrette appartient à la famille des cornemuses à anche double. Le sac est en peau de chèvre recouvert d'une robe de velours frappé, le plus souvent frangé d'or. À son extrémité se trouve la tête : elle est en bois ou en ivoire, parfois sculptée en forme animale ou humaine. À l'autre extrémité, le porte-vent, relie le soufflet au sac pour alimenter celui-ci en air. Il est muni d'un clapet en cuir qui empêche l'air de s'échapper du sac.

La cabrette est en quelque sorte un objet de prestige pour le musicien : le sac est en peau, recouvert d’une « robe » en velours. Quant à la tête, qui relie la poche au hautbois (ou pied), elle est parfois sculptée.

Le hautbois (ou pied), de certaines cabrettes prestigieuses fut même réalisé en ivoire, parfois richement sculpté. Offertes à l’occasion de grands événements ou commandées par des musiciens revendiquant un certain statut social, ces cabrettes en ivoire étaient conçues comme des œuvres d’art à part entière. Elles nécessitaient, en plus du travail du facteur, l’intervention de sculpteurs sur ivoire, nombreux à Paris au XIXe siècle, surtout dans le quartier de la Bastille.

Les pieds de cabrette portent fréquemment une marque de fabricant. Près de soixante noms de facteurs ont été recensés sur les pieds qui sont la propriété de Cabrettaïres. La plupart de ces facteurs étaient originaires du Cantal ou de l'Aveyron et ont eu leur pleine activité à Paris de 1880 à nos jours. 

Le terme « cabrette » lui-même semble une francisation datant du XIXe siècle, du dialectal cabro, cabreta. Au milieu de ce siècle, on employait encore le mot « chèvre » pour qualifier l'instrument ; en Aubrac jusqu'en 1910 environ, le terme « musette », utilisé à la Cour de France, prévalait et a coexisté ensuite avec celui de « cabrette » plusieurs années, pour disparaître aujourd'hui des habitudes. Mais il reste vif dans les mémoires et continue à être employé par quelques Cabrettaïres.

 

D’où vient-elle ? 

L'origine de la cabrette est extrêmement ancienne, bien que son apparence ait changé au fil des siècles. La plus ancienne des cornemuses provient d'un sarcophage trouvé en Mésopotamie et daté de 5000 ans avant Jésus-Christ. On peut citer l'aulos dans la civilisation hellénique, la cornemuse du Roman de Flamenca (Rouergue du Sud, 1240), puis la musette baroque, jouée de 1600 à 1750 environ, telle celle représentée par Rigaud au XVIIIe siècle. Elle fut pratiquée au Moyen Âge par les troubadours et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'instrument n'est pas celui des pâtres, sur le flanc des puys.

Le succès de la bourrée dans les milieux populaires ne se démentit pas non plus avec le temps, et George Sand (1804-1876), qui aimait elle-même la danser, en parle en ces termes : "Notre danse classique, souple, bien rythmée est très gracieuse dans sa simplicité."

Dans le numéro du 1er janvier 1898, Le Magasin pittoresque, magazine hebdomadaire puis bimensuel, paru de janvier 1833 à 1938, Louis Farges raconte l'histoire d'un Cabrettaïre, Pierre Mousset qui, en 1632 à Vic-sur-Cère dans le Cantal, avait fait le pari, un soir d'été, d'aller avec sa musette faire danser les fées au Suc des Dames.

Si la musette baroque tombe dans l'oubli après la Révolution, elle survit toutefois au travers de la cabrette. Autrefois, le sac se gonflait à la bouche comme la plupart des cornemuses. L'ajout du soufflet remonte au milieu du XIXe siècle et correspond aux premiers flots importants d'émigrés auvergnats vers la capitale. Il est vraisemblable que les fabricants de musettes soient inspirés des Musettes de Cour pour lui ajouter un soufflet, leur procurant l'avantage de moins se fatiguer pour jouer dans les bals.

A cette époque, on compte environ 150 joueurs professionnels, voire 200 joueurs professionnels ou semi-professionnels ce qui pouvait donner entre 1 000 et 1 500 joueurs amateurs; le nombre de fabricants au 19ème (plus d'une vingtaine) et le nombre  de cabrettes attestent cette hypothèse.

La Cabrette ou Musette est très populaire dans le milieu auvergnat de Paris, à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, avant d'être supplantée par l'accordéon. C'est à cette époque alors que Paris est en plein essor économique, que les bals musette connaissent une grande popularité. Dès le 19ème siècle, il existe à Paris plus de 200 bals musettes animés par des Cabrettaïres.

Peu à peu, comme dans la plupart des bals auvergnats, la musique traditionnelle laisse la place à d'autres rythmes. Cédant à l'engouement général pour les danses à la mode, les Gailhac vont attirer une clientèle populaire typiquement parisienne. Les originaires du massif Central déserteront les lieux, emportant avec eux leurs danses régionales. La valse, appréciée de tous, subsistera. S'y ajouteront la java, le tango, le paso-doble, le fox-trot, et plus tard la rumba, adaptée à leur propre style par les danseurs des bals populaires parisiens. Le changement est complet : un autre genre de musique, une autre manière de danser. Désormais, sur la piste paraffinée, noyés sous les paillettes multicolores déversées par la boule prismatique, ce sont les virtuoses du musette « parisien » qui vont s'illustrer : valse à l'envers, toupie, tango joue contre joue et rumbas serrées, très serrées…

Les heures sombres arrivèrent : les joueurs de cabrette devinrent une espèce en voie de disparition. Leur instrument, moins capable de s'adapter aux rythmes nouveaux, paraissait de plus en plus anachronique, comparé à l'accordéon. Malgré la cassure de la seconde guerre mondiale, à laquelle les Cabrettaïres n'échappèrent évidemment pas, le fil de la tradition ne sera jamais totalement rompu.

Après cette délicate traversée du désert, l'année 1956, grâce à quelques Cabrettaïres dynamiques, voit le début d'une renaissance avec l'association Cabrettes et Cabrettaïres. Sous l'impulsion de Jacques Berthier, des jeunes musiciens se réunissent pour jouer de la cabrette et partager leurs connaissances.

Le 23 avril 1956, l'association "Cabrettes et Cabrettaïres" est créée par de jeunes musiciens. Jacques Berthier en est le président. Leur dessein commun est d'œuvrer pour la sauvegarde et l'illustration du patrimoine instrumental, former de jeunes musiciens et relancer la fabrication de la Cabrette. Marcel et Albert Marginier qui, depuis 1952, effectuent de nombreuses études et relevés, produisent leur premier pied en 1957. De nos jours, Roger Servant, Jean-Louis Claveyrole et Victor Laroussinie, assurent pour l’association, la fabrication et la maintenance des instruments, mais on peut trouver aussi au pays d’autres facteurs de cabrette.

La cabrette est pratiquée dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes / Occitanie / Nouvelle-Aquitaine et Île-de-France principalement ; dans les départements de l’Aveyron, du Cantal, de la Corrèze, de la Haute-Loire, du Lot, de la Lozère, du Puy-de-Dôme ; à Paris et dans sa petite et grande couronne. La cabrette représente sans doute le moyen d'expression musicale le plus spectaculaire de l'Aubrac (Aveyron, Cantal, Lozère).Mais, il existe quelques praticiens isolés résident en Hollande, au Canada, au Royaume-Uni, au Japon, en Espagne et aux États-Unis.

La cabrette est aujourd'hui présente dans tous les actes de la vie. Elle continue à animer les bals et noces, accompagne la trentaine de groupes folkloriques en France et participe pleinement à l’expression musicale auvergnate, y compris dans les musiques actuelles et classiques.

 

Site internet :

www.cabrettesetcabrettaires.com

facebook : Cabrettes et Cabrettaires

 

cabrettes1956@gmail.com