Présentation | 01-07-2025
Une brève histoire des co-originaires de l'Aveyron aux Halles centrales de Paris (XIXe-XXe siècles)
Une brève histoire des co-originaires de l'Aveyron aux Halles centrales de Paris (XIXe-XXe siècles)
Sofian Bouchfira a soutenu, fin 2024, sa thèse de doctorat traitant de l'histoire des co-originaires de l'Aveyron dans les cafés-restaurants de Paris sur plus d'un siècle (1880-2010). Elle s'intitule : Les sources aveyronnaises de la limonade parisienne : sociologie historique d’une forme sociale et entrepreneuriale (1958-2017).
Il a consacré un chapitre entier à l'histoire du quartier des Halles à Paris qui accueillait chaque soir après 23h le marché alimentaire de gros approvisionnant la région parisienne. C'est aussi un quartier où se trouvait la plus importante concentration "bistrotière" de la ville avec près de 300 licences IV en 1958 !
Dans ce contexte, il a été possible de recenser une concentration des commerçants co-originaires de l'Aveyron comme en témoigne l'Annuaire des Aveyronnais à Paris, en France et dans le monde publié en 1958 et ayant appartenu à Maurice Solignac. Ce document a été retrouvé en mars 2020 par Sofian au bureau de la Fédération des Aveyronnais d'ici et d'ailleurs.
L'enquête dans les archives a permis d'identifier des familles aveyronnaises présentes aux Halles dès le début du XXe siècle. Citons par exemple, rue Pierre-Lescot juste en face des pavillons de marchandises, le café «Au Bon Pêcheur» qui s'annonce dans l'Auvergnat de Paris à travers une publicité (voir photo ci-contre). À proximité immédiate de ce café, la famille Ratié (de Combe Fouillouse à Espalion) exploitait l'immense restaurant le Père Tranquille où se retrouvait l'amicale d'Espalion dès les années 1920-1930 (voir photo ci-contre). Les quatre rues du petit périmètre - un quadrilatère formé à l’ouest par la rue du Louvre, au nord la rue Étienne-Marcel, le boulevard de Sébastopol à l’est et enfin la rue de Rivoli au sud - dénombrait alors plus de soixante-dix commerces tenus par des co-originaires de l'Aveyron.
La vie aux Halles était particulière et intense. Les milliers de travailleurs, de vendeuses, de manutentionnaires ou d'acheteurs composaient un monde original qui disparaît au début de l'année 1969 avec le transfert du marché de gros vers le nouveau Marché d'intérêt national de Rungis à 20 kilomètres au sud. C'est là que certains co-originaires de l'Aveyron poursuivent leurs activités comme les familles Salabert, Baldit ou Bès et participent au "démarrage" de Rungis. Encore aujourd'hui, la présence des co-originaires de l'Aveyron au cœur de cet univers est perceptible.
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