25-03-2007
Conférence - concert sur Francis Poulenc - Sublime !
Jeudi 22 mars 2007 dans les Salons de l’Aveyron près de 250 personnes ont assisté à une conférence-concert d’une qualité rare présentée par Gérard Fallour, Directeur du Conservatoire de Moissy-Cramayel (Seine et Marne). Gérard Paloc, Président de la Fédération Nationale des Amicales Aveyronnaises, prononçait quelques mots de bienvenue sans oublier d’excuser le Père Soulié et de remercier les personnalités présentes : M. Gérard Lacassagne pour la CASEG, Mme Bernadette Catusse Bazet pour la Maison de l’Aveyron...
René Tarayre, Président de la Commission Culturelle a introduit ce qui l’a enthousiasmé sur la vie de ce très grand compositeur qu’était Francis Poulenc : "Francis POULENC, l’un des plus grands compositeurs du XXème siècle, a souvent proclamé haut et fort son attachement à notre beau pays. La rue principale d’Espalion se nomme Joseph Poulenc. Cet homme fut d’une extrême générosité envers son pays natal, puisque, entre autres, il fit construire le collège à ses frais. Il était monté à Paris pour faire de brillantes études grâce à son oncle ecclésiastique. Pharmacien dans le quartier du Marais, il fit fortune en seulement onze ans, en élaborant l’eau de Cologne de la princesse Eugénie. Ce furent certainement les potions magiques de ce laboratoire familial qui furent le point de départ de la multinationale Rhône-Poulenc. La famille Poulenc continue d’ailleurs de se réunir chaque année à Espalion, plus précisément à la Tour de Masse.
Francis Poulenc, né en 1899, s’orienta non vers la chimie mais vers l’alchimie de la composition musicale, avec, dès dix-huit ans, la pittoresque « Rhapsodie Nègre ». Poulenc, le bourgeois, se lie avec tout ce que Paris compte de poètes, de peintres et de musiciens. Sa personnalité est complexe : bourgeois dévoyé et mystique, il considère que la musique est au cœur de ce « carrefour des arts » dont parlait Théophile Gautier - d’où son dialogue ininterrompu avec la poésie et la peinture. C’est ainsi qu’à l’âge de vingt ans il compose son « Bestiaire », illustré par Dufy, à partir de poèmes d’Apollinaire. Vinrent ensuite « Miel de Narbonne », « Bonne d’enfant », « Enfant de troupe » sur des poèmes de Jean Cocteau ainsi que de nombreuses autres compositions à partir d’œuvres de Paul Eluard, Max Jacob, Louis Arragon... Tout aussi curieusement, à la demande de l’association des étudiants d’Harvard, le musicien accepte de composer des « Chansons à boire » qui arrivent aux États-Unis la semaine où vient d’être votée la loi sur la prohibition ! Cette œuvre sera interdite sans avoir été jouée une seule fois. Saviez-vous encore que c’est lui qui mit en musique les « Aventures de Babar l’éléphant » ? Poulenc compose également plusieurs œuvres à partir de poèmes de Louise de Vilmorin, dont deux peuvent rappeler avec humour (mais l’a-t-il voulu ?) notre pays : c’est d’abord « Sainte Une Fois » que j’aurais bien vue composée à Conques et encore « Eau de vie, Eau delà » qui rappelle étrangement la devise de notre Marcilhac, « mieux vaut le vin d’ici, que l’eau de là » !
Ne nous déconcerte-t-il pas lorsqu’en 1922, il produit le ballet « Les Biches » dans lequel, précise-t-il, « il n’est pas question d’amour, mais de plaisir ; dans ce ballet, on ne s’aime pas, on couche » ! A-t-il voulu se faire pardonner, en composant ensuite, les « Litanies à la Vierge noire » ? En 1936, à la suite de la mort accidentelle de l’un de ses plus proches amis, il se rend à Roccamadour et écrit :« quand je prie, c’est l’Aveyronnais qui reparaît en moi. Évidence de l’hérédité ». Il crée alors des œuvres d’une grande profondeur, dont les prodigieux « Dialogues des Carmélites » et tant d’autres encore. Poulenc, le Rouergat, compose une « Pastourelle » et une « Bourrée » pour l’exposition internationale de 1937. Il écrit à ce propos : « J’ai fait le fromage, car je suis Aveyronnais, et, dans ma famille, ça compte par dessus tout ». Dans sa cantate de guerre, un magnifique chef d’œuvre à partir de poèmes de Paul Eluard, il renouvelle cet acte de foi en 1943 : « je voudrais bien faire toujours aussi pur, aussi vrai, aussi Aveyron » !"
René Tarayre recherchait depuis quelques années un conférencier pour nous intéresser à la vie et à l’œuvre de cet éminent compositeur d’origine aveyronnaise. Gérard Fallour part prochainement pour enseigner en Turquie, à l’Université d’état Bachkent d’Ankara, après avoir fondé les Rencontres musicales de Pont Saint Esprit, participé aux films de Coline Serrault et édité un certain nombre de disques. René Tarayre poursuit en présentant les interprètes de la soirée : Camille Chaserant a une formation de pianiste. Chanteuse de nos plus belles mélodies et cantatrice dans de nombreux opéras, elle consacre ses journées à enseigner l’économie, en tant que Maître de conférence à l’Université de Nanterre. Jean-Christophe Sampson, polytechnicien de formation, est un flûtiste de haut niveau, grand Prix de la ville de Sénart et « Tuyau d’argent ». Actuellement consultant, il fut régisseur-chef de plateau de l’Opéra Bastille, puis chargé de la rénovation du Bolchoï et Directeur du développement du Châtelet. Jean-Louis Gauch est professeur au Conservatoire de Combs la Ville, membre du trio Stadler et du quatuor Amadeus.
Gérard Fallour a rendu hommage tout au long de cette soirée à Francis Poulenc et nous a permis de vivre 1h30 exceptionnelle lors de cette soirée ponctuée de présentation et d’interprétation d’oeuvres aux pianos mais aussi à la flûte, à la clarinette et bien sûr en chants d’opéra.
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