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L'Oustal

Présentation :

Né de la volonté de l’Amicalisme Aveyronnais, cet immeuble est destiné à rassembler en un lieu commun les espaces nécessaires aux activités des 300.000 Aveyronnais de Paris et tous les Aveyronnais d’Ici et d’Ailleurs. C’est un lien supplémentaire entre tout le mouvement amicaliste aveyronnais de par le monde, Paris et le département.
Construit à l’Initiative de la FNAA, il a été financé uniquement par l’épargne des Aveyronnais d’Aveyron et d’Ailleurs sans argent public.

La première pierre de l’Oustal a été posée le 23 décembre 1993, en présence de M. Jacques Chirac, maire de Paris, Jean Puech, ministre de l (...) Lire la suite >

Marché des Pays de l'Aveyron

Le département de l’Aveyron est riche d’un grand nombre d’entreprises familiales, artisanales ou industrielles concevant et fabriquant des produits de haute qualité. Le Marché des Pays de l’Aveyron se veut être une vitrine de la technicité de ces artisans et producteurs du département. Au cours de cette manifestation, ils viennent faire partager au public leurs passions, traditions et savoir-faire.

A l'initiative de  Fédération Nationale des Amicales Aveyronnaises,   l’association des Producteurs de Pays et la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron,  le Marché des Pays de l’Aveyron se ve (...) Lire la suite >

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Actualité | 20-07-2020

L'Espace Georges Rouquier à Goutrens

En ce dimanche pluvieux nous sommes passés par Goutrens et nous avons visité l’Espace Georges Rouquier pour faire suite à la conférence organisée à Paris par la FNAA et l’Espace Georges Rouqier.

Après un accueil très chaleureux par le guide multi-casquettes puisqu’il gère aussi la caisse, la boutique que les entrées qui se font par une porte-boîtier de caméra, il nous reste ensuite à suivre le Fil de la pellicule qui serpente sur les murs.

Les premières images nous ramènent à l’enfance de Georges Rouquier. Georges est né à Lunel, son père né à Farrebique sur la commune de Goutrens travaille à la laiterie de Montpellier et sa mère tient une épicerie au 3 rue Dessale Possel à Montpellier. Laissons Georges nous raconter quelques bribes de cette enfance  : "et puis tout à coup un jour…en ouvrant la porte de l'épicerie je tombai sur ma mère ravagée par le chagrin et mon père qui essayait de la consoler." Nous sommes le 2 août 1914. Le lendemain, c’est le départ... « nous regardons partir mon père, il se retourne un petit geste de la main et il disparaît. Je ne le reverrai plus*...j'avais cinq ans...un trou noir et je me retrouve à Farrebique chez mes grands-parents**. Il a fallu s'adapter à cette vie rustique. Tous les jours j’allais garder les bêtes. Et je suis revenue à Lunel auprès de ma mère. Une petite vie de routine mais un jour ma mère mit sa belle robe bleue et son beau chapeau. J’étais impatient de savoir où nous allions » … et ils allèrent au cinéma. C'est l'émerveillement en voyant Charlot ou Nanouk l'Esquimau mais le choc est la traversée de la mer Rouge qui s'ouvre devant Moïse. Par quels trucages le metteur en scène arrive-t-il à produire cet effet ? À compter de ce jour, il n’a qu’une passion : le cinéma mais sa mère ayant quelques difficultés financières après la mort de son mari, Georges doit travailler, il apprend le métier de typographe linotypiste et travaille pour un imprimeur.

A ces moments de repos, il  fréquente assidûment les salles obscures jusqu’au jour où il s’achète avec ses économies une petite caméra qui ne filme que quelques secondes à la fois. Et c’est tous ces bouts de films mis bout à bout qui feront son premier film « Vendanges », il a juste vingt ans. Son film suivant « Le Tonnelier » obtient un Grand Prix au Congrès du Film documentaire. Il va s’appliquer à filmer la vie des artisans mettant en valeur leur savoir-faire, leurs traditions, il devient alors un spécialistes des documentaires culturels. Pour éviter le STO, Georges va accepter de travailler sur commande, trois courts métrages : le Charron , la Part de l’enfant et l’Economie des métaux. En 1944, Le producteur Etienne Lallier lui propose de réaliser un long métrage sur les quatre saisons. Après quelques essais infructueux , tâtonnements, Georges arrivera à la conclusion que ceux qui sont en symbiose avec les saisons sont les paysans. Et retour de l’enfance, retour à Farrebique ; pendant plus d’un an, Georges va y vivre, tenant à s’imprégner de la vie, du phrasé de chaque membre de la famille, de la musique des mots, du vocabulaire, des tournures de phrases pour écrire un scénario qui colle au plus proche de la réalité des personnages, de leur caractère, parfois réécrit selon des événements non prévus mais bien réels comme la naissance d’un petit garçon ou fictifs pour illustrer la vie avec ses joies et ses peines, ses valeurs . Une anecdote que nous conta notre guide à propos de l’enterrement du grand-père, il rechigna à jouer le mort sur son lit et le jour venu de l’enterrement, il quitta la ferme pour aller sur ces plus lointaines terres ne voulant pas assister à ses propre funérailles…Georges introduit ici ses premiers effets spéciaux : le réveil de la nature en accéléré , les plantes poussent d’une image à l’autre…

Farrebique recevra plusieurs grands prix : Prix de la critique internationale crée spécialement pour ce film qui, écarté de la sélection du festival de Cannes, méritait aux yeux des professionnels sa place, Médaille d’Or à Venise, Grand Epi d’or à Rome. Il sera présenté à Paris à l’Opéra en présence de la famille Rouquier qui pour certains venaient à Paris pour la première fois, de Paul Ramadier alors Président du Conseil et des Aveyronnais de Paris.

Ensuite Georges sera sollicité pour réaliser des films comme « Lourdes et ses miracles », un film enquête sur la foi et le marchandising autour, « Le Sel de la terre » sur la Camargue, « Sang et Lumière »… et bien d’autres. Il fut même un temps acteur notamment dans Z de Costa-Gavras. La télévision lui permit aussi de s’exprimer dans des documentaires comme « Léonard de Vinci » ou les « Ardoisiers des Monts d’Arrée » dans le cadre de la série « Les Saisons et les Jours »

Puis Georges Rouquier retourne au court-métrage avec « Le maréchal Ferrant » qui sera couronné d’un César en 1978. Puis en 1983, Georges réalise une suite à Farrebique, Biquefarre avec le soutien de capitaux américains, film traitant de l’évolution du monde rural, de la modernisation des exploitations, de la naissance du syndicalisme paysan.

Toute cette carrière, nous en avons un aperçu à l’Espace Georges Rouquier où des coins et recoins comme de petites bulles permettent de s’isoler et voir des extraits de ses films. Nous retrouvons le guide qui vient nous raconter Farrebique et Biquefarre, les deux pôles vedettes de l’Espace, un guide qui vous fait revivre Georges Rouquier et la famille Rouquier comme si nous y étions. C’est vivant et dynamique animé par ce guide jovial et bonhomme qui vous embarque dans les petites histoires de tournage.

Il s’y passe souvent quelque chose dans cet espace : journée de cinéma, découverte d’œuvres cinématographiques pour les jeunes et les moins jeunes, location de la salle de projection pour des événements privés…

Alors si vous passez sur la route de Rodez à Decazeville, n’hésitez pas à faire ce petit détour et à vous arrêter. L’Espace, lieu de mémoire du « Père du documentaire français » a vu le jour par l’acharnement de la famille Rouquier à vouloir préserver et vulgariser l’œuvre du cinéaste.

Un lieu unique

http://www.espacegeorgesrouquier.fr/index.html

Marie Luxembourg.

Paris 2019

*Son père la Caporal Albert Joseph ROUQUIER fut tué le 27 janvier 1915 à Béthincourt dans la Meuse. Il était né le 6 octobre 1882 à Farrebique commune de Cassagnes-Comtaux

** son grand père est Augustin ROUQUIER, sa grand-mère Julie VERGNES que nous retrouvons dans le film Farrebique